Pour son dernier film, La voce della luna (La voix de la lune, 1990), Federico Fellini a choisi de mettre en scène le roman d’un jeune auteur : Il poema dei lunatici (Le poème des lunatiques, 1987) d’Ermanno Cavazzoni. Comme Fellini l’a écrit, il est fasciné par l’atmosphère d’altérité présente dans le livre et par les vagabondages sans destination des personnages. Il veut donc essayer de filmer cette étrangeté sur laquelle est fondé le texte. Mais, après avoir préparé le scénario avec Cavazzoni (et Tullio Pinelli), quand il tourne l’œuvre, tout semble changer : l’histoire, les personnages, les chemins sans fin dans la campagne italienne. Néanmoins, le transfert semble mettre en évidence d’étroits rapports entre textes narratif et filmique, se jouant sur un niveau profond du récit et qu’on se propose d’analyser dans l’article. De manière plus particulière, l’étude se concentrera sur le conflit entre quotidienneté et altérité, figurant dans les œuvres de Cavazzoni et Fellini sous une double représentation. D’une part, celle évoquée par les personnages (bizarres ou fous) par rapport au sens commun ; d’autre part, celle réalisée par des stratégies textuelles différentes dans le livre et dans le film, qui montre une vision lunatique et grotesque du même espace quotidien. Dans cette tension entre figures de l’ordinaire et représentation de l’autre, les textes suggèrent un dialogue orienté entre enjeux intertextuels et formes de l’imaginaire (romanesque et filmique), dialogue à partir duquel analyser les transferts intersémiotiques.

I rumori di fondo: alterità e forme di conoscenza da Il poema dei lunatici a La voce della luna

MARTELLI, MATTEO
2013

Abstract

Pour son dernier film, La voce della luna (La voix de la lune, 1990), Federico Fellini a choisi de mettre en scène le roman d’un jeune auteur : Il poema dei lunatici (Le poème des lunatiques, 1987) d’Ermanno Cavazzoni. Comme Fellini l’a écrit, il est fasciné par l’atmosphère d’altérité présente dans le livre et par les vagabondages sans destination des personnages. Il veut donc essayer de filmer cette étrangeté sur laquelle est fondé le texte. Mais, après avoir préparé le scénario avec Cavazzoni (et Tullio Pinelli), quand il tourne l’œuvre, tout semble changer : l’histoire, les personnages, les chemins sans fin dans la campagne italienne. Néanmoins, le transfert semble mettre en évidence d’étroits rapports entre textes narratif et filmique, se jouant sur un niveau profond du récit et qu’on se propose d’analyser dans l’article. De manière plus particulière, l’étude se concentrera sur le conflit entre quotidienneté et altérité, figurant dans les œuvres de Cavazzoni et Fellini sous une double représentation. D’une part, celle évoquée par les personnages (bizarres ou fous) par rapport au sens commun ; d’autre part, celle réalisée par des stratégies textuelles différentes dans le livre et dans le film, qui montre une vision lunatique et grotesque du même espace quotidien. Dans cette tension entre figures de l’ordinaire et représentation de l’autre, les textes suggèrent un dialogue orienté entre enjeux intertextuels et formes de l’imaginaire (romanesque et filmique), dialogue à partir duquel analyser les transferts intersémiotiques.
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