Aux origines du rapport entre droit et musique dans la grece archaïque

La recherche des origines du rapport entre droit et musique se déroule en examinant certaines traditions qui perpétuent la mémoire de l’importance politique de la mousiké (μουσική) dans la Grèce ancienne. La façon dont l’art des Muses (la mousiké) s’est reflété, à l’origine, dans l’art de la législation, se retrouve dans les traditions transmettant les légendes sur les musiciens et sur les législateurs archaïques. Parmi les plus célèbres déjà dans l’Antiquité il y a les musiciens Terpandre et Thalès de Gortyne et les législateurs légendaires Lycurgue, Zaleucos et Charondas. Quant à Solon, il représente un cas à part. Personnage historique mais devenu aussi légendaire, il a été à la fois législateur et musicien reconnu à Athènes. La leçon qui nous parvient depuis les origines du rapport entre droit et musique est donc que face à la dérive formaliste du système juridique et à la multiplication vertigineuse d’ordres et de formes, le juriste, chargé depuis toujours d’ordonner, en formulant et reformulant les formes de la vie en commun, se doit de réfléchir une nouvelle fois sur la forme comme recherche du sens qui reste ouverte à l’Autre et à l’expérience, c’est-à-dire à la forme comme formativité selon la définition des philosophes de l’Esthétique.